Brest, port océanique, plan commercialisé en 1919, collection particulière.

Le développement des échanges maritimes entre l’Amérique et le vieux continent a permis à un certain nombre de villes de la côte Atlantique d’en tirer bénéfice. Le Havre, par exemple, est devenu le port des navires reliant la France à New York. Brest a rêvé d’être, à son tour, un grand port transatlantique qui aurait accueilli des milliers de passagers en provenance et à destination des États-Unis.

Entre 1883 et 1919, une énergie considérable fut déployée par la Chambre de commerce pour convaincre le gouvernement français d’accorder à Brest le privilège d’exploitation d’une ligne commerciale qui lui aurait permis de rivaliser, en termes de trafic, avec Panama et Colon. Cela aurait donné à la ville la possibilité de diversifier son activité qui était centrée sur la marine militaire, d’améliorer son équipement routier et ferroviaire, et enfin de s’étendre sur le domaine maritime.

C’est dans ce contexte que naquit ce plan de Brest, port océanique, sur lequel on devine une importante extension de la ville sur la mer avec des aménagements spécifiquement dédiés au trafic transatlantique. Si ce projet n’a jamais abouti, il a néanmoins été présenté dans divers documents touristiques comme chose acquise. Cette tentative de forcer le destin témoignait d’un rêve qui semblait pouvoir s’accomplir après la Grande Guerre où le port de Brest avait accueilli les bateaux transportant les troupes de l’armée américaine.

Sonia de Puineuf