La rue de Saint-Malo à Brest investie par l‘Association Vivre la rue.

La rue de Saint-Malo, dont les origines remontent au 18e siècle tient une place bien particulière à Brest. Elle sort d’un autre temps, épargnée par les bombes incendiaires. Se trouvant sur la rive droite de la Penfeld, en vis-à-vis de la ville reconstruite, dans le quartier populaire de Recouvrance. Elle est nichée en contrebas de la prison de Pontaniou (aujourd’hui désaffectée). Elle est une miraculée des destructions urbaines.

Il s’en fallut si peu cependant pour qu’elle disparaisse sous la pelle des bulldozers. À la fin des années 1980, avec la tacite complicité du maire Pierre Maille, l’association Vivre la rue menée par Mireille Cann a pris la décision de squatter cette ruelle pittoresque, chargée d’histoire, pour éviter sa destruction. Petit à petit, les murs des maisons en état de délabrement furent consolidés, Des jardins étonnants s’y nichent, des événements populaires culturels et festifs y sont organisés. L’ambiance y est bon-enfant.

La rue de Saint-Malo est un exemple édifiant d’une appropriation populaire réussie d’un espace urbain délaissé. Elle témoigne de la valeur de l’investissement humain dans la construction de l’identité d’une ville. C’est un lieu secret et insolite dont raffolent les touristes d’aujourd’hui et qui est là grâce à l’obstination de quelques habitants.

Sonia de Puineuf